Gravity

film-gravity-logo

Autant le dire tout de suite, j’ai vraiment pris une claque pendant cette projection! Et c’est ultra rare. Du coup je suis extrêmement surpris de ne pas en avoir entendu plus parlé que ça autour de moi. Certes les critiques positives de la presse spécialisée et les récompenses obtenues sont preuves de la qualité du film de Cuarón, mais les vrais gens, ceux qui encensent « Bienvenue chez les Ch’tis », on vous entend pas là? A mes yeux il s’agit pourtant là d’une vraie expérience cinématographique, magistralement réalisée… et avouons-le, c’est de plus en plus rare de nos jours, alors autant s’y attarder un peu non?

Les astronautes Ryan Stone (Sandra Bullock) et Matt Kowalsky (Georges « whatelse » Clooney) sont en balade en orbite autour de notre belle planète bleue, lorsque soudain (« …c’est l’accident bête ») des débrits viennent heurter leur navette, les laissant seuls dans le vide stellaire, coupés de toute communication avec la Terre.

film-gravity-personnages

A un détail prêt -le fait que le docteur Stone ait fraîchement perdue sa fille- le scénario tient sur un post-it : et c’est justement ce que la plupart de ses détracteurs lui reprochent…Mais y a-t-il vraiment besoin de plus pour définir le fait de se retrouver isolé dans l’immensité de l’espace? Tout l’intérêt du film vient de l’atmosphère hostile, de l’intensité et de la gravité de la situation, pas d’une intrigue emberlificotée! Le but du jeu est de se sentir à leur place, de savoir comment vous réagiriez dans ces circonstances… Mission réussie : je ne me suis pas ennuyé une seule seconde pendant les 90 minutes : mes pieds avaient décollé du sol, j’étais là haut, avec eux!

film-gravity-makingoff

Gravity est avant tout une expérience sensorielle. Le son tout d’abord, avec ce contraste entre silences quasi omniprésents dans ce genre de situation et bruits d’interactions (ou paroles) des personnages qui amplifie du coup encore plus chacune d’elles, les rendant plus importantes, plus dramatiques. Et visuellement : que de réalisme! Un vrai défi! L’équipe technique s’est creusée la cervelle afin de trouver la méthode la plus crédible pour sublimer les mouvements des acteurs et l’intensité des réflexions lumineuses dans cet environnement forcément entièrement recréé artificiellement. Ils ont globalement fait le choix de mettre de côté les solutions habituelles comme la motion capture, le tournage en milieu aquatique ou encore en zéro-G! Trop peu crédibles ou trop contraignants. La solution retenue c’est de l’innovation : la lightbox!

film-gravity-lightroom

La quasi totalité du film à été story-boardée en film d’animation, les mouvements de caméra ont été calculés par ordinateur sur cette base de travail. La lightbox est un pavé de plusieurs mètres cube composé de panneaux de LED à l’intérieur duquel on enferme l’acteur. On le meut par des engins motorisés et via des câbles manipulés par des « marionnettistes ».  L’environnement de la scène à tourner est diffusé sur les parois afin de donner des repères aux acteurs et diriger les effets de lumière. Des caméras montées sur des grues motorisées, à la manière des bras utilisés en conception automobile filment la scène selon les mouvements préalablement enregistrés. Les vrais décors en 3D sont rajoutés par la suite.

Et attention mesdames et messieurs, car oui enfin…ENFIN… j’ai trouvé un film gros budget où la 3D apporte vraiment un plus! Je pense que l’espace se plie bien à ce genre de technique car il n’y a pas des tonnes d’éléments de décors/personnes/objets sur plusieurs plans. Du coup les découpes sont très marquées. On en prend vraiment plein la gueule! Je crois que c’est le seul film que j’ai vu qui perd vraiment une partie de sa personnalité au re-visionnage en Blu-ray (non 3D en tous cas).

Côté défauts : deux moments un peu « cucu ». J’arrive à trouver une excuse pour le « message espace-terre » que je ne vais pas donner pour éviter tout spoil. En revanche la scène finale fait très américain, trop politiquement correct à mon goût. Le film aurait vraiment gagné à finir autrement.

Je ne peux que vous conseiller l’excellent podcast sur le sujet de l’équipe de Splitscreen, beaucoup plus experts que moi dans le domaine cinématographique qui va vous décortiquer en long et en large tous les secrets du tournage! Enfin si vous n’avez pas vu le film, courez acheter la galette, éteignez la lumière et prenez-en plein les yeux!

Photos : Courtesy of Warner Bros. Picture—© 2013 Warner Bros. Entertainment Inc via lightbox.time.com / EW via sciencesetavenir.fr

Ce contenu a été publié dans Cinéma, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *